le vieux Mila ou Milev la millénaire reste témoin d’une histoire à strates qui a vu défiler plusieurs civilisations, dont l’empreinte livre une parfaite leçon de savoir-faire dans l’organisation de l’espace et le bâtiment.
appellation :
au fil des siécles et des générations,MILA a aquis de nombreuses appellations ; elle fut connue sous le nom de MILEV ,appellation latine qui veut dire fontaine ou source d'eau en raison du potentiel hydrique considérable dont elle jouissait. Ensuite on lui donna le nom de MILO en référence à une reine berbére selon certain recits. Suite au mouvement colonisateure byzantin, elle devint MILA .un nom qui signifie "pomme".Pendant l'époque islamique , cette ville fut à nouveau baptisée MILAH
Agée de plus de 17 siècles, Aïn Lebled est l’unique fontaine au monde qui continue à alimenter l’être humain depuis ses constructeurs romains jusqu’aux habitants algériens de nos jours. La disparition, toute récente, des baudets porteurs d’eau n’a pas mis fin à une tradition millénaire pour s’alimenter en eau potable.
Depuis sa fameuse porte romaine, on peut encore embrasser du regard l’activité qui distingue la cité grâce aux commerces, aux mosquées et à la population qui habite les 126 maisons encore occupées.
Le géographe arabe Hassan El Wazzan ou Léon l’Africain affirmait au XVIe siècle que Mila fut construite par les Romains. Elle aurait été fondée en 256 ap. J. C., selon certains historiens. Cette thèse, largement répandue, est remise en cause aujourd’hui par les historiens de l’université de Constantine qui soutiennent le prolongement de cette histoire dans l’antiquité et la berbérité de la région qui se confond, selon eux, avec toutes les occupations.
A la suite des Romains fondateurs, Mila fut conquise par les Vandales, les Byzantins et ensuite plusieurs dynasties musulmanes, dont les Aghlabides, les Kotama avant la venue des Turcs Ottomans et, enfin, l’armée française en 1839. Avec Russicade (Skikda), Chulu (Collo) et Cuissilium (Djemila), elle formait une ceinture de grands castellums protégeant l’antique Cirta Régina (Constantine).
Carrefour de plusieurs civilisations, elle prit plusieurs noms durant son histoire. Les écrits retiennent parmi d’autres ceux de Milev, Mulium, Médius, Miloufitana, Miloufyoum, Milah ou Mila. Avant l’ère romaine, on l’appelait Melou, du nom de la reine berbère qui y régnait et dont la statue trône au milieu de la citadelle devenue caserne.
Version tout aussi contestée par M. Aïbeche, spécialiste de l’antiquité à l’université de Constantine qui, lui, avance que la statue représente le dieu romain Jupiter.
Mila aurait abrité deux conciles chrétiens, le premier tenu en 402 et le second, présidé par Saint Augustin, en 416. La christianisation de la région s’est faite, après la défaite des Vandales, par les Byzantins. Ces derniers régneront jusqu’en 674, date de leur défaite devant le conquérant musulman Abou Mouhadjer Dinar qu’on dit à l’origine de la construction, en l’an 55 après l’Hégire, de la mosquée de Sidi Ghanem. « La deuxième plus ancienne mosquée au Maghreb après celle de Kairouan », souligne Bouba Medjani, professeur du département d’histoire à l’université de Constantine.